Quitter Paris et changer de vie en devenant nomade

Que souhaitez-vous réellement vivre ? Suivez-vous votre intuition, vos envies, vos élans intérieurs ? Si tout était possible, que feriez-vous ? Je pense que nous avons tous profondément envie de nous sentir vivants en menant une existence guidée par le cœur, alignée sur notre vérité intérieure.

J'ai longtemps vécu à Paris, ma ville natale. Néanmoins, j'ai toujours senti en moi une forte ouverture sur le monde et l'envie d'explorer d'autres horizons. Passionnée par les voyages, les rencontres, les langues et les cultures étrangères, je suis souvent partie à l'étranger durant mes études, pour des vacances ou le travail. Cependant, des croyances limitantes et des peurs m'empêchaient de quitter Paris et de parcourir le monde sur une plus longue durée. Après une période d'introspection et de transformation intérieure qui s'est étendue sur plusieurs années, j'ai décidé de suivre mes aspirations profondes et de mettre un terme à ma vie sédentaire parisienne pour devenir nomade, un mode de vie qui répond à mes envies de liberté, de rencontres et de découvertes. C'est ainsi que fin 2020, j'ai déménagé sur la côte d'Azur. Mon âme m'a d'abord guidée dans la superbe ville de Nice, le début d'un chemin passionnant rempli de surprises. 

Nice, France

Le processus intérieur qui m'a conduite du sédentarisme au nomadisme s'est déroulé en plusieurs étapes.

Le dernier emploi que j'ai occupé en CDI (contrat à durée indéterminée) dans les domaines des technologies et de l'hôtellerie a pris fin en 2014. Après cette expérience, je ne souhaitais plus travailler à temps complet en CDI pour avoir plus de temps libre et de flexibilité, m'ouvrir à des missions professionnelles variées et réfléchir à l'orientation globale que je souhaitais donner à ma vie. Je me suis alors dirigée vers des emplois à temps partiel en CDD dans le tourisme et la culture, principalement dans des musées. On me sollicitait aussi régulièrement pour m'occuper d'enfants (garde d'enfants, aide aux devoirs) et d'animaux (garde de chats). J'ai profité de cette période pour prendre du recul, faire le point et prendre le temps de me reconnecter à ce qui m'animait réellement, mes passions et mes envies profondes. Je souhaitais avant tout être plus indépendante car je ne voulais plus d'une vie routinière et monotone rythmée par des horaires fixes et imposés qui laissaient peu de temps libre pour s'adonner à des passions ou s'initier à de nouvelles activités. 

Après une réflexion approfondie, je suis revenue à l'orientation que j'avais choisie à l'université, l'apprentissage et la pratique des langues. J'envisageais l'enseignement du français langue étrangère (FLE) car j'ai toujours aimé transmettre et être au contact des étrangers. D'ailleurs, à ce moment-là, la vie mettait souvent sur mon chemin des personnes liées à ce secteur, ce qui attisait d'autant plus ma curiosité et m'encourageait à me lancer dans cette voie. Pour me familiariser au métier, j'ai d'abord enseigné le FLE au travers de cours bénévoles à la Croix-Rouge et d'échanges linguistiques avec des étrangers. Après ces essais concluants, en 2018 j'ai décidé d'enseigner le FLE à mon compte en cours particuliers. Sans diplôme spécifique dans l'enseignement, je me suis formée en autodidacte et sur le terrain au contact des apprenants. Je pense que l'on peut réussir dans tout domaine si l'on est motivé et que l'on a à cœur de donner le meilleur soi. J'aimais enseigner le français et aider les étrangers à s'intégrer dans la société. J'étais maitre de mon emploi du temps et je donnais des cours à proximité de chez moi ou dans des cafés parisiens, un cadre de travail convivial qui alliait l'utile à l'agréable, bien différent de l'open space en entreprise ! Je prenais beaucoup moins les transports et pouvais donc consacrer plus de temps à ce que j'aimais. En complément des cours de FLE, j'aidais aussi les enfants en difficulté à l'école en séances de soutien scolaire près de chez moi.

Cours de français langue étrangère à La Rotonde - Paris, France

J'ai eu une prise de conscience au cours de ce cheminement : j'ai réalisé que je voulais dorénavant donner la priorité aux expériences de vie et à l'enrichissement de l'être plutôt qu'à l'apparente sécurité d'une vie routinière et répétitive qui asservit et limite le développement de nos potentiels et la concrétisation de nos rêves. 

Dans ce mouvement de retour à l'être, les possessions matérielles ont cessé d'avoir de l'importance pour moi. Je me suis naturellement peu à peu détachée et séparée des choses superflues que j'avais pour vivre avec l'essentiel, simplifier mon quotidien et me tourner vers ce qui comptait vraiment pour moi. Je me suis séparée de toutes les affaires dont je ne me servais pas, et j'ai scanné tous les documents administratifs, les photos et autres souvenirs pour garder le moins de choses possible. A mesure que je me recentrais sur l'essentiel et que je libérais des peurs et des blocages, je m'allégeais aussi matériellement.

J'ai senti l'appel fort du nomadisme pendant le confinement du printemps 2020. J'ai profité de ce moment pour terminer de trier tout ce que j'avais chez moi et j'ai commencé à donner des cours de langues à distance sur Internet ce qui m'a permis d'avoir plus de temps libre et d'être mobile. Au début de l'été, j'ai appris que les propriétaires de mon studio souhaitaient le mettre en vente à la suite d'un décès. Je pouvais rester dans l'appartement mais cette annonce coïncidait avec mon envie de changement et m'offrait l'occasion de la concrétiser. J'ai donc décidé de sauter le pas et de donner mon préavis pour un départ fin octobre 2020 même si je n'avais pas encore de projet bien défini. Je me suis simplement laissée guider par l'envie profonde de vivre ailleurs, dans l'idéal près de la mer. Une étape importante venait d'être franchie.

Se posait maintenant la question de la destination. J'aurais aimé aller à l'étranger mais je ne souhaitais pas voyager hors de France en raison des mesures restrictives en place à ce moment-là. Je considérais plutôt le sud, en particulier la côte méditerranéenne, mais je n'avais pas d'idée précise de destination. J'avais envie d'essayer les échanges de services qui consistent à échanger des savoir-faire contre l'hébergement chez un particulier, un concept basé sur la solidarité et l'entraide. J'ai commencé à faire des recherches de logement vers la mi-septembre, soit un mois et demi avant la fin du bail de l'appartement. Je consultais régulièrement les annonces sur le site Workaway et j'avais publié quelques messages dans divers groupes Facebook dédiés au volontariat, aux échanges de services et aux expatriés en France. Je proposais des cours de français langue étrangère, du soutien scolaire et de la garde d'enfants en échange d'un hébergement près de la mer, si possible dans le sud, sans indiquer de lieu spécifique. J'ai choisi de faire confiance à la vie et de me laisser porter. Tout s'est ensuite enchainé rapidement. J'ai reçu deux propositions qui provenaient de la côte d'Azur, près de Nice. J'ai accepté l'offre d'une personne slovaque qui voulait bien me louer un logement entier à moindre coût en banlieue niçoise en échange de cours de français. C'était décidé, j'allais à Nice ! Tout se mettait en place petit à petit.

"Dès le moment où on s’engage pleinement, la providence se met également en marche. Pour nous aider, se mettent en œuvre toutes sortes de chose qui sinon n’auraient jamais eu lieu. Tout ce que tu peux faire ou rêver de faire, tu peux l’entreprendre. L’audace renferme en soi génie, pouvoir et magie. Débute maintenant." Goethe

Clin d'œil du destin : le joli tableau de Raoul Dufy, "Vue d'une fenêtre à Nice", que je contemplais chez moi depuis des années prenait alors tout son sens ! J'avais eu un véritable coup de cœur pour cette peinture à une exposition consacrée aux frères Raoul et Jean Dufy. J'adorais ses couleurs chaudes et la vue sur la mer, une fenêtre sur la Baie des Anges ensoleillée. Il correspondait parfaitement à la décoration que je souhaitais dans l'appartement et grâce à une succession de synchronicités, j'avais trouvé une copie peu de temps après avoir emménagé. Un présage ? À l'époque, je n'imaginais pas que Nice allait être mon prochain lieu d'habitation. Avant mon départ, j'ai eu le plaisir de remettre ce tableau à une personne qui rêvait de vivre à Nice. J'espère qu'il lui aura porté chance et aura contribué à manifester son désir !

Ce beau tableau est finalement devenu réalité quand, fin octobre 2020, je suis partie de Paris pour habiter à Nice, près de la mer, comme je l'espérais. Quelle joie de commencer ma vie nomade dans un environnement si idyllique et de me sentir alignée avec les aspirations de mon âme ! 

Et vous, où rêvez-vous d'aller ?

 "Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité." Antoine de Saint-Exupéry

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