Le site "Couchsurfing" (et son application) permet d'envoyer des demandes d'hébergement partout dans le monde, faire des rencontres entre voyageurs et locaux, participer à des évènements et à des groupes de discussion. Je crois que le site est maintenant payant en France mais en créant un nouveau profil au Mexique, je me suis aperçue qu'il était gratuit dans ce pays.
J'ai eu la chance d'expérimenter ce type d'hébergement pour la première fois au Mexique à Teotihuacan où j'ai été hébergée chez Victor à San Sebastian Xolalpa, près du site archéologique, à 50 km au nort-est de Mexico. Cette fois-ci je n'ai pas utilisé le site Couchsurfing. Nous nous sommes connus car il a répondu à un message que j'avais publié sur Facebook dans un groupe dédié à la ville de Teotihuacan. J'avais posé quelques questions sur le site archéologique et les hébergements sur place. Victor m'a proposé de m'héberger quelques jours chez lui, tout près des pyramides. Nous avons échangé quelques messages et sa proposition me paraissant sérieuse et bien intentionnée, j'ai décidé de tenter l'expérience.
J'ai donc vécu en immersion dans la vie locale chez Victor et sa famille à San Sebastian Xolalpa, un joli village situé en face de la cité préhispanique.
Victor étant entraineur sportif, la maison était agencée autour d'une grande salle de sport, ouverte de 6h du matin jusqu'au soir, un lieu original et inédit où je n'aurais pas eu l'occasion de vivre sans le "couchsurfing" ! L'après-midi, une plage horaire était réservée à des activités sportives pour les enfants. J'ai pu bénéficier d'une chambre privée et la famille partageait souvent ses repas avec moi.
Pendant mon séjour, nous avons souvent échangé sur le nomadisme. C'est un mode de vie qui suscite beaucoup de curiosité et d'interrogations au Mexique car peu de gens semblent vivre de cette façon-là et voyager seuls, surtout les femmes. Les femmes que je rencontre me demandent souvent si je ressens de la peur en voyageant seule. La peur est une thématique qui revient souvent. Les médias relayent sans cesse des mauvaises nouvelles alimentant la peur. J'ai été interviewée par une journaliste locale sur ces sujets, ce serait chouette de créer des journaux de bonnes nouvelles pour contrebalancer cette énergie négative. Pour ma part, je n'ai pas peur, je reste vigilante et prends simplement des précautions. En fait je me sens guidée et protégée. Je ne pense pas que la peur nous protège des dangers, au contraire elle pourrait même les attirer. Comme on dit, "la peur n'évite pas le danger". A travers le sport, Victor et sa compagne Leslie souhaitent renforcer la confiance en soi, particulièrement des femmes, pour qu'elles se sentent plus fortes et sûres d'elles. Ils organisent notamment des activités et des courses à pied dédiés aux femmes.
J'adore faire des rencontres et cette expérience m'a permis de côtoyer plein de monde : la famille de Victor, ses amis, les habitués de la salle de sport et les familles qui participaient aux activités de l'après-midi. J'ai été surprise d'apprendre que la famille de Victor connaissait Don Miguel Ruiz et ses fils, souvent de passage à Teotihuacan. J'aurais bien aimé les rencontrer ! J'ai beaucoup aimé leurs livres Les quatre accords toltèques et La maitrise de l'amour qui sont devenus des best-sellers.
J'ai eu l'occasion de donner des cours de hoop dance aux enfants et d'animer un petit atelier philosophique improvisé. Merci à Kimverlyn, Miranda et Sophie d'avoir partagé leurs réflexions et leur sagesse ! 🙏 (vidéo YouTube)
Avec Leslie, j'ai aussi eu le plaisir d'initier des enfants à la hoop dance dans un orphelinat près de San Sebastian. J'ai été ravie de leur avoir fait découvrir cette activité qui leur a beaucoup plu !
J'ai aussi rencontré Zenaida qui a eu la gentillesse et la patience de m'initier à la sculpture en terre (barro) et à la préparation maison des tortillas et des tlacoyos. Tout un art ! 😄 Nous avons aussi dégusté de délicieux huaraches de maïs bleu. Nous sommes devenues amies et j'ai passé un peu de temps avec elle et sa famille. Ils m'ont fait découvrir la traditionnelle Fête Nationale de l'Âne à Otumba, riche en festivités diverses et variées ! J'y ai goûté le pulque, une boisson typique issue de la fermentation de la sève de certains "magueyes".
J'ai bien évidemment visité le superbe site archéologique de Teotihuacan, "l'endroit où les hommes se transforment en dieux", l'un des sites les plus importants et les plus fréquentés du Mexique, classé au patrimoine mondiale de l'Unesco. Cette ancienne cité amérindienne est notamment connue pour les pyramides du Soleil et de la Lune, et le temple de Quetzalcoatl (aussi appelé temple du Serpent à plumes, photo ci-dessous), richement décoré. J'y suis restée presque toute la journée pour en profiter au maximum.
A mi-parcours j'ai fait la connaissance d'Osmar, un mexicain du Chiapas, avec qui j'ai poursuivi la visite, un bon moment d'échanges et de rires. 😁
On ressent une atmosphère d'éternité quand on se promène sur ce site, un extraordinaire voyage dans le temps ! Le matin il est possible de survoler la ville en montgolfière, une expérience certainement magique que je n'ai pas pu faire cette fois-ci. Une bonne raison pour y retourner ! 😃
J'ai aimé la vie et l'atmosphère de village à San Sebastian, la place de l'église et les "puestos" qui vendent de savoureux "atoles" et "tamales" pour le petit déjeuner. J'aimais me promener dans les ruelles et bavarder avec les commerçants et les passants. J'ai même croisé un "afilador de cuchillos" sur son vélo, un affûteur de couteaux, qui sifflait une jolie mélodie pour annoncer son passage, un métier traditionnel en voie de disparition.
Après quelques jours riches en rencontres et en découvertes, j'ai senti que l'expérience touchait à sa fin. J'ai décidé de partir plus tôt que prévu car la famille allait avoir besoin de la chambre que j'occupais.
Globalement j'ai trouvé l'expérience du "couchsurfing" très positive et enrichissante. J'ai aimé partager le quotidien des locaux, échanger sur nos parcours de vie et nos projets respectifs, et faire de nouvelles rencontres. C'est très intéressant sur le plan personnel et relationnel, on apprend beaucoup sur soi et sur les autres. Ce qui a été moins facile à vivre pour moi a été l'adaptation à un environnement et à des habitudes de vie. Mais ces efforts sont compensés par l'enrichissement qu'on en retire. Je renouvellerai donc l'expérience avec plaisir et je recommande ce type d'hébergement pour les voyageurs souhaitant s'immerger dans la vie et la culture locales en toute authenticité !
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