Balades à Basse-Terre (Bains des Amours, Route de l'esclave, commune de Basse-Terre)

  • Dimanche 21 avril
Dimanche après-midi, ma cousine Marie m'a emmenée aux Bains des Amours à Dolé, une section de Gourbeyre en Basse-Terre. Pour y parvenir, nous avons emprunté la route menant à Trois-Rivières. On a garé la voiture sur un petit parking à proximité du bassin, en bord de route, près du restaurant "Le Bain des Amours - Chez Denis", une cuisine locale préparée par un passionné qui semble avoir du succès. Une petite marche agréable de 10 minutes au travers d'une végétation luxuriante nous a conduites au Bain des Amours. À l'entrée du chemin, un panneau avertissait le public de la possible présence d'amibes dans l'eau et donnait des conseils sur les comportements à adopter pour ne pas être en contact avec ces organismes pathogènes qui se développent généralement dans les eaux douces ayant une température supérieure à 25 °C. Il est particulièrement recommandé de garder la tête hors de l'eau et d'éviter les éclaboussures. Malgré cette mise en garde, bon nombre de personnes gesticulaient et plongeaient dans l'eau sans se soucier des risques. Comme on était dimanche, il y avait du monde dans le bassin qui voulait profiter de cette piscine naturelle à ciel ouvert entourée de nature. On s'est arrêtées un moment là pour contempler ce paysage vibrant et s'en imprégner. C'est indéniablement un bel endroit pour se ressourcer mais la promiscuité et le manque de sécurité m'ont dissuadée de m'y baigner à ce moment-là.

Bains des Amours, Dolé

Nous avons repris la route en direction de Trois-Rivières, une localité connue pour ses bananeraies, en passant par le pont Soldat où mon arrière-grand-père est décédé d'un accident de moto. C'est touchant de revenir sur les pas de mes ancêtres et d'en savoir plus sur leur histoire de vie. C'est moi qui suis à leur place aujourd'hui, qui déambule là où ils vivaient. En traversant le centre-ville de Trois-Rivières, Marie m'a montré l'embarcadère pour les îles des Saintes. Plusieurs compagnies proposent des billets pour rejoindre l'archipel.

Cachot d'Esclaves de l'Habitation BelmontNous sommes passées devant le Parc des roches gravées (toujours fermé en avril 24), un important site archéologique amérindien, puis nous avons fait une halte au Cachot d'Esclaves de l'Habitation Belmont, l'une des étapes de la Route de l'esclave, un circuit patrimonial qui comprend 18 sites en Guadeloupe dont 6 en Basse-Terre (fascicule en pdf). Construite au XVIIIe siècle, l'habitation Belmont employait 214 esclaves pour la culture de la canne à sucre, du manioc, du maïs et de la banane. Ce cachot, bâti en pierre et d'une superficie d'environ 4 m², illustre les conditions de vie difficiles des esclaves qui, punis par leurs maitres, restaient enfermés dans l'obscurité totale dans ce réduit voûté très rudimentaire dont le seul mobilier était une banquette maçonnée.

Nous avons poursuivi notre petit périple en nous dirigeant vers la batterie de Grande Anse, toujours à Trois-Rivières. À proximité de notre stationnement, près du stade de Grande Anse, nous avons découvert le café roots Kanawa qui était fermé lors de notre passage mais le style du lieu nous a donné envie d'y retourner prochainement. La balade à pied qui longe la mer du parking à la batterie est très agréable. Toutes les zones appelées "Grande Anse" en Guadeloupe sont exposées au vent, comme en témoigne l'océan généralement agité, c'est donc l'occasion de prendre un bon bol d'air marin ! Ce jour-là cependant, une brume de sable venant du Sahara couvrait le ciel provoquant une dégradation de la qualité de l'air chargé en particules fines, d'où l'alerte orange mise en place pour cette journée. Cela ne nous a pas empêchées de profiter de cette jolie promenade relaxante mêlant de beaux paysages côtiers à l'histoire de l'île.

Littoral de Trois-Rivières

  • Lundi 22 avril
Lundi matin, Marie et moi avions rendez-vous avec Madame Crane devant la mairie à 9h pour une visite guidée du centre-ville de Basse-Terre. Une autre personne de Baie-Mahault s'est jointe à nous. Les visites commentées peuvent s'organiser pour des groupes à partir de 3 personnes. Le tarif était de 6 euros par personne pour 1h30/2h de visite. On s'est retrouvées à l'ombre des tamariniers qui ornent le cours Nolivos, une zone pavée qui était l'une des plus belles promenades de l'île jusqu'au début du XXe siècle. La chaleur était déjà bien présente. la visite promettait d'être très intéressante dans cette Ville d'art et d'histoire au riche patrimoine.

Nous avons commencé notre circuit par l'hôtel de ville, datant du XIXe siècle, décoré par les tableaux du peintre réaliste Georges Rohner qui a fait son service militaire en Guadeloupe. La couleur ocre était initialement représentative de la ville. Les pierres locales sont l'andésite et le basalte, des roches volcaniques. Au numéro 42 du cours Nolivos, près de la mairie, se trouve la Maison Chapp, du nom de sa dernière occupante. Construit en 1782, c'est l'un des plus anciens édifices de la ville et de l'île, inscrit aux monuments historiques en 1987, et l'un des fleurons du patrimoine du chef-lieu. Ses propriétaires étaient de riches négociants dont la fortune provenait entre autres de la traite négrière. Le cours Nolivos bénéficie d'un style architectural éclectique dû aux différentes périodes de construction des bâtiments. La rue Christophe Colomb, auparavant la rue des Normands, non loin du cours Nolivos, près de la mer, était la rue des entrepôts, c'est pourquoi les bâtisses possèdent de si grandes portes. On a emprunté la rue de la République, l'axe commercial de la ville, en étudiant quelques façades d'immeubles, et avons visité la cathédrale Notre-Dame-de-Guadeloupe reconstruite du XVIIIe au XXe siècle. On a passé le pont aux Herbes qui enjambe la Rivière aux Herbes séparant les quartiers du Carmel et de Saint-François. En bordure de rivière, se trouve la Maison Coquille située au numéro 4 de la rue du Nègre-Sans-Peur. Edifié à la fin du XVIIIe siècle, c'est l'un des plus anciens bâtiments de la ville et de l'archipel, inscrit aux monuments historiques en 1987 et classé en 1990. Ce bel édifice appartenait à Robert Coquille, procureur général du conseil souverain de la Guadeloupe. Nous avons terminé par la Maison Liensol, située rue de la République sur la Place des esclaves. Elle aussi construite à la fin du XVIIIe siècle et l'une des plus anciennes maisons de la ville, elle a été inscrite aux monuments historiques en 2002. Son propriétaire, Dominique Olivier, l'utilisait comme lieu d'habitation et comme local commercial qui a servi un temps de boulangerie.

Ce tour de ville m'a donné des informations complémentaires sur Basse-Terre et son histoire mais j'ai été globalement déçue de la prestation la trouvant assez incomplète. Malheureusement, aujourd'hui la ville ne dispose pas d'Office du Tourisme et très peu de choses sont proposées aux touristes en matière de documentation, de visites guidées, etc., ce qui est dommage pour le chef-lieu de la Guadeloupe qui bénéficie en plus du label "Villes et pays d’art et d’histoire". J'ai contacté la Direction des Affaires Culturelles (DAC) de Guadeloupe localisée à Baillif pour signaler ce manque en espérant que le patrimoine de Basse-Terre soit plus accessible et valorisé auprès des habitants et des voyageurs au travers d'informations et d'activités culturelles et touristiques. Il y aurait tant de choses à créer !

Le soir, Marie et moi sommes allées contempler le coucher du soleil au phare de Vieux-Fort. Le ciel était encore voilé à cause de la brume de poussières du Sahara, cette fois l'alerte rouge avait été déclenchée. Au phare l'ambiance était enjouée, les gens se baignaient près du bâtiment et s'amusaient à sauter dans l'eau jusqu'à la tombée de la nuit. Alors qu'on admirait le paysage, Marie a fait la rencontre d'un homme, José, qui était appuyé à la rambarde près de nous. Elle lui a souri car elle croyait le connaitre mais ce n'était pas le cas. Il s'est approché de nous et ils ont entamé la conversation pour découvrir qu'ils avaient des points communs dont la généalogie ! Ils vont peut-être collaborer ensemble à la rédaction du livre de José au sujet de son histoire familiale. Parler à son voisin recèle toujours des trésors cachés, on aurait tort de s'en priver ! Et vous, parlez-vous aux personnes qui vous entourent ?


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