Mon court séjour à Pondichéry (Auroville, l'ashram de Sri Aurobindo, "L'École de la Vue Parfaite", etc.)

Du mercredi 24 au vendredi 26 mai 2023, après Chennai, j'ai passé trois jours bien remplis à Pondichéry, une ancienne colonie française située plus au sud sur la côte. Encore des découvertes, des rencontres, des synchronicités !

J'ai séjourné à la guest house À la Villa Créole dans le quartier français appelé "white town" ("ville blanche"), en centre-ville près de la plage. Je me suis sentie bien dans cette maison charmante tenue par des personnes accueillantes et amicales. J'ai trouvé cet hébergement en dernière minute grâce à un ami, après un trajet nocturne en bus de Chennai à Pondichéry. (voir l'article "De Chennai à Pondichéry"). Quelle chance ! Un restaurant local et économique, Kaarthik Café, se trouvait en plus à proximité. L'endroit idéal pour ce court séjour !
-> Retrouvez toutes les adresses que je mentionne dans l'article "Adresses en Inde du Sud".

Avec Krishna, "À la Villa Créole"
Avec Krishna, le manager du homestay

Il est facile de s'orienter dans cette ville construite par les Hollandais selon un plan en damier. Tout y est accessible à pied. Mercredi après-midi, j'ai commencé mon exploration par le front de mer où se trouve l'office du tourisme. J'avais hâte de me retrouver face à un paysage marin, la dernière fois remontait aux Maldives. Je suis passée par l'église Notre-Dame des Anges, le marché artisanal Craft Bazaar, le Beach Food Court & Toy Shops qui longe la plage et propose des plats typiques. J'ai fait quelques courses au petit supermarché Grinde où l'on trouve de tout. Je suis ensuite allée voir l'ashram de Sri Aurobindo où ont vécu Aurobindo Ghose et Mirra Alfassa, et un peu plus loin, "L'École de la vue Parfaite", School for Perfect Eyesight, rattachée à l'ashram. Les deux étaient fermés au public. J'y suis repassée vendredi, le surlendemain, j'en reparle donc plus bas dans l'article. Enfin, j'ai visité le temple Manakula Vinayagar, un beau site très fréquenté dédié au dieu Ganesh datant de plusieurs centaines d'années.

Temple Manakula Vinayagar

J'ai beaucoup aimé découvrir Pondichéry, très différente des autres villes que j'avais visitées jusqu'alors ; on se croirait dans une ville d'Europe aux allures indiennes. Après cette promenade, j'ai sympathisé avec le réceptionniste du soir à l'hôtel. Je lui ai confié que je devais quitter l'Inde samedi au plus tard mais que je ne savais toujours pas où aller. Je demandais des signes encore et encore mais la destination ne ressortait pas clairement. Il m'a conseillé de me rendre à la Basilique du Sacré-Cœur-de-Jésus pour obtenir des réponses. Des miracles s'y seraient produits et des vœux exaucés.

Jeudi, après avoir mangé à Kaarthik Café, j'ai pris le bus pour Auroville située en périphérie de Pondichéry. Auroville a été fondée en 1968 par Mirra Alfassa, "La Mère", et Sri Aurobindo dans l'objectif de créer un lieu idéal où les hommes pourraient vivre ensemble dans la paix et l'harmonie indépendamment de leurs nationalités et de leurs cultures, animés par de hautes aspirations spirituelles et fraternelles.

Ce serait un endroit où les relations entre êtres humains, qui sont d'ordinaire presque exclusivement basées sur la concurrence et la lutte, seraient remplacées par des relations d'émulation pour bien faire, de collaboration et de réelle fraternité. Mère, août 1954

Dans le bus en direction d'AurovilleJ'ai attendu le bus sur l'axe H.M.Kassim Salai, le long du canal, à une station située à un croisement de rues, à l'angle d'un immeuble. Il y aurait des arrêts tout le long de cette voie. Deux autres personnes patientaient avec moi. Le bus est arrivé rapidement et a emprunté une route qui suivait le bord de mer (10 roupies). Le contrôleur était censé m'indiquer l'arrêt "Auroville stop" mais il a visiblement oublié. Je n'étais pas très attentive non plus car je profitais du voyage assise près de la fenêtre, les cheveux au vent, avec en fond une musique aux rythmes entrainants. En fait j'étais allée trop loin. Heureusement, les personnes avec qui j'étais montée dans le bus me l'ont fait remarquer. Je suis alors descendue en même temps qu'elles devant un temple dédié à Sai Baba. J'ai demandé mon chemin autour de moi pour reprendre le bus en sens inverse, des personnes m'ont renseignée et m'ont même offert de l'argent pour régler le trajet (que j'ai refusé). J'ai donc pris un bus pour revenir sur mes pas (15 roupies). Cette fois, je me suis arrêtée au bon endroit. On m'avait dit qu'il fallait ensuite prendre un rickshaw car il n'y avait pas d'autre moyen de transport pour Auroville. Je prévoyais plutôt de faire du stop, avec un peu de chance un deux roues pourrait m'y amener. Je suis allée me renseigner auprès de l'un des restaurants qui bordait la route, "Goodman restaurant". Une personne m'a en effet conseillé le rickshaw et a aussi parlé à un homme qui attendait une commande. Il s'est trouvé que ce dernier travaillait pour Swiggy, une entreprise de livraison à domicile, et qu'il devait justement passer devant l'entrée d'Auroville pour une course. Il m'a proposé de m'y déposer. Quelle synchronicité ! J'étais ravie. Cette situation a aussi montré que l'erreur n'existe pas. Si je n'avais pas raté mon arrêt et pris un deuxième bus, je n'aurais sûrement pas rencontré cette personne à ce moment-là. La vie connait nos besoins. Et si nos supposées erreurs étaient voulues et qu'elles nous menaient en fait dans la bonne direction ?

Arrivée sur le parking d'Auroville, j'ai pris un snack dans une petite cafétéria. Kalimuthu, un monsieur qui se disait être le chef du village implanté dans ce périmètre depuis longtemps, m'a aussi offert à manger en partageant son repas avec moi. Les Indiens sont si généreux. J'ai ensuite marché jusqu'au Visitors Center qui fournit des informations sur le lieu et remet un laissez-passer gratuit pour accéder au "Point de Vue", "Viewing Point", de Matrimandir, l'immense sphère dorée qui est au centre de la ville, dans le Parc de l'Unité. L'accès à cet espace sacré, gratuit, n'est possible que le matin à 8h15 tous les jours de la semaine sauf le mardi et le dimanche. Pour ce faire, il est demandé de réserver 3 à 7 jours à l'avance. Je ne le savais alors ce sera pour une prochaine fois !
-> Dépliant de bienvenue à Auroville

J'ai donc entrepris une marche du Visitors Center au Matrimandir, un moment un peu rude tant je me sentais accablée par la chaleur et la fatigue. J'ai dû faire quelques pauses sur le chemin, j'ai même fait une courte sieste sur un banc. Depuis les jardins surélevés, j'ai finalement pu contempler le Matrimandir, cet impressionnant globe installé au milieu d'un terrain dégagé comme s'il surgissait de la terre. Construit de 1972 à 2008, il était considéré comme l'âme de la ville par Mirra Alfassa. Le nom Matrimandir signifie "Temple de la Mère" en sanskrit. D'après l'enseignement de Sri Aurobindo, le concept de "Mère" symbolise le principe évolutif, intelligent et conscient de la vie, la Mère universelle. L'atmosphère y était paisible, je me suis reposée à l'ombre des arbres en observant les touristes faire des poses devant ce monument représentant la naissance d'une nouvelle conscience. Que cette énergie nous accompagne vers un monde plus fraternel et heureux ! Un changement qui sera avant tout personnel et intérieur pour que nos forces s'unissent ensuite collectivement et que cela se concrétise à l'extérieur.

La Mère est la conscience et la force du Suprême, bien au-dessus de tout ce qu'elle crée. Mais parfois on peut sentir et voir sa manière d'être dans ses concrétisations, dans les formes de déesses à travers lesquelles elle consent à se manifester à ses créatures, qu'on capte mieux car elles sont plus définies dans leur tempérament et leurs actions. Sri Aurobindo

Matrimandir, Auroville

La fin d'après-midi approchant, j'ai rebroussé chemin pour prendre la navette gratuite qui ramenait les visiteurs à l'entrée d'Auroville. Je commençais à me sentir mieux heureusement. Je ne savais pas comment rentrer à Pondichéry, il me fallait normalement prendre un rickshaw et un bus. Même s'il se faisait tard et que je n'avais pas toutes les infos, je n'étais pas inquiète, la vie pourvoit toujours ! Alors que je me dirigeais vers le bus, j'ai sympathisé avec deux Indiens qui marchaient près de moi. Ils s'appelaient Sai et Rohit et venaient de Bangalore. C'était leur dernier jour ici. Après avoir réfléchi à la faisabilité d'un trajet à trois sur une moto, ils m'ont finalement proposé de se joindre à eux pour revenir à Pondichéry. J'étais très heureuse de faire cette balade improvisée by night !

Avec Rohit et Sai

De retour à Pondichéry, on est passés devant la Basilique du Sacré-Cœur-de-Jésus que m'avait conseillée le réceptionniste du homestay. On y a fait une halte ce qui m'a permis de demander une guidance urgente pour savoir où aller le surlendemain ! J'ai diné avec Sai et Rohit au Kaarthik Café avant qu'ils reprennent le bus pour Bangalore. Ils m'ont posé plein de questions sur le nomadisme, la vie en France, etc., c'était très enrichissant. Quelle belle rencontre encore une fois, sympathique et solidaire !

De retour à À La Villa Créole, il me fallait choisir ma prochaine destination. J'étais assez nerveuse car je devais quitter l'Inde le samedi, nous étions jeudi, et je n'avais toujours rien en vue. C'était vraiment du last minute. Le réceptionniste de l'hôtel, dont le bureau était accolé à ma chambre, m'a été encore une fois d'une grande aide dans mes réflexions grâce à son écoute attentive et ses paroles chaleureuses, un soutien dont j'avais bien besoin. Et la destination a fini par apparaitre ! J'ai reçu le message de retourner en France. J'ai dédié un article à la guidance qui m'a orientée à nouveau vers Paris, "Après l'Inde, le retour en France !". Je me suis finalement décidée à acheter un billet d'avion auprès de la compagnie Gulf Air via l'agence de voyages MakeMyTrip (trouvé sur Skyscanner), un vol au départ de Chennai avec une escale à Bahreïn. À ma grande surprise, le prix n'était pas trop élevé pour un vol opérant le surlendemain. J'étais soulagée.
-> Pour connaitre tous les détails pratiques de mon voyage, consultez l'article "Infos pratiques pour un voyage en Inde".

Dans la matinée du vendredi 26 mai, je me suis rendue à "L'École de la Vue Parfaite", "School for Perfect Eyesight", reliée à l'ashram de Sri Aurobindo, située à 30 minutes à pied du homestay, en centre-ville. Dans cet établissement, on peut suivre gratuitement un parcours de soin pour les yeux constitué d'exercices variés pour aider à la régénérescence et améliorer sa vue. C'est Georges, un ami rencontré à Fort Kochi en décembre 23, qui m'en avait parlé. (voir l'article "Georges : ses troubles visuels le mènent sur le chemin de l'éveil")

J'y ai rencontré Santosh, la directrice, qui m'a chaleureusement accueillie. Elle m'a renseignée sur le lieu et les ateliers, et m'a fait visiter les locaux. Dans les conditions de réservation sur Internet, il est mentionné que seules les personnes âgées de 7 à 25 ans peuvent s'inscrire au programme mais Santosh m'a confirmé que tout le monde peut y participer s'il y a de la place. Si l'on a plus de 25 ans, il est donc nécessaire de connaitre les périodes creuses où il y a plus de disponibilités. Ce pdf donne quelques informations sur l'école.

Avec Santosh, "School for Perfect Eyesight"

Après cette visite, je suis allée déjeuner puis je suis rentrée à la guest house. Je me reposais dans ma chambre quand j'ai entendu des visiteurs parler à Krishna, le manager, à la réception. Leur accent français a éveillé ma curiosité alors je suis allée voir. J'ai fait la connaissance de Kevin et de son amie, des Français. Ils avaient visité Auroville la veille comme moi, et prenaient l'avion de Chennai pour le nord de l'Inde le lendemain, comme moi aussi (même si nos destinations différaient :)). Ils prévoyaient de visiter l'ashram de Sri Aurobindo l'après-midi, ce que je pensais faire aussi. Décidément on avait le même emploi du temps ! Et curieusement ils connaissaient aussi la jeune femme française que j'avais croisée à l'hôtel à Chennai le jour où je suis partie de Pondichéry (voir article "De Chennai à Pondichéry"). Ils étaient allés ensemble à Matrimandir. Que de points communs ! Ils m'ont gentiment proposé de partager le taxi avec eux le lendemain matin très tôt pour aller à l'aéroport mais comme mon vol était à 20h, j'ai préféré m'y rendre par mes propres moyens.

L'après-midi j'ai visité l'ashram de Sri Aurobindo. Il a été fondé en 1926 par Aurobindo Ghose, l'un des plus grands philosophes et spiritualistes de l’Inde et l'un des leaders du mouvement pour l'indépendance du pays. Il a vécu à l'ashram avec Mirra Alfassa, "La Mère", une mystique française qui est devenue sa compagne spirituelle. Pendant cinquante ans, Mère a dirigé, organisé et développé l'ashram jusqu'à ce qu'il devienne une grande communauté internationale.

Une vie sans but est une vie sans joie. Ayez tous un but; mais n’oubliez pas que de la qualité de votre but dépendra la qualité de votre vie. Que votre but soit élevé et vaste, généreux et désintéressé; ainsi votre vie deviendra précieuse pour vous-même et pour les autres. La Mère, Education

La visite de l'ashram est assez rapide. Elle se fait pieds nus, en silence. Je me suis assise dans la cour où reposent les deux Saints pour méditer avec les disciples à l'ombre du frangipanier. J'ai ensuite fait un tour à la librairie de l'autre côté de la rue.

Le Bureau central, 3 rue Rangapillai, fournit des informations sur l'ashram et ses activités. On peut y demander un pass pour manger à la cantine de l'ashram et obtenir une liste d'hébergements économiques.

La nuit tombait, il était temps pour moi de préparer mon retour en France, un trajet encore riche en rencontres et en cadeaux !

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